Utilisation
des bâtons de marche lors de randonnées en nature
Article
Hors série
Je ne prétends pas faire ici une
analyse scientifique de l'utilisation des bâtons de marche. Il
s'agit plutôt d'une analyse intuitive basée sur mes propres
expériences et sur des discussions avec d'autres utilisateurs.
Il y a quelques années j'ai lu un
article sur l'utilisation des bâtons de marche préparé par Éric
Tremblay, un physiothérapeute du Québec. L'article faisait
référence à plusieurs études et on y mentionnait qu'on pourrait
diminuer la pression sur les genoux de 12% à 25% lorsqu'on utilisait
les bâtons de marche. Et lorsqu'on fait une recherche Internet, on
trouve plusieurs articles de physiothérapeutes qui recommandent
l'utilisation de bâton pour diminuer l'inflammation des
articulations.
Hélène et moi avons eu différentes
sortes de bâtons et notre préférence va aux bâtons robustes avec
un ajustement très solide. Nous avons eu de mauvaises expériences
avec des bâtons de bas de gamme mais aussi avec les plus chers qui
absorbaient les chocs mais dont les barrures sophistiquées entre les
tubes ne tenaient pas le coup. Mais en général on en a pour son
argent et cela vaut la peine d'investir un bon montant pour une bonne
paire de bâtons de marche qui sera fiable et qui résistera à
l'épreuve du temps. Nos bâtons de marche actuels, des Black
Diamond, ont plus de dix ans et ont fait le tour du monde avec nous.
Nous n'avons jamais regretté de leur avoir fait de la place dans nos
bagages lorsque de bonnes randonnées étaient prévues au cours d'un
voyage.
Nous ajustons la hauteur des bâtons
pour la marche sur le plat ou en montant en nous assurant que les
avant-bras sont parallèles au sol lorsque les coudes sont le long du
corps. Nous enfilons toujours les dragonnes dans nos poignets d'une
part, parce que cela répartit l'effort entre les doigts et le
poignet pour tenir les poignées ainsi que pour la poussée, et
d'autre part, parce qu'on peut temporairement lâcher une poignée ou
même les deux sans avoir besoin de poser les bâtons par terre.
C'est bien utile pour prendre les jumelles ou la caméra par exemple.
Il ne faut pas oublier qu'il y a un sens aux dragonnes. Et donc, un
bâton gauche et un bâton droit. Aussi, il faut enfiler la dragonne
par en dessous de manière à ce que la courroie s'appuie sur le
dessus du poignet lorsqu'on tient la poignée. La main tient donc à
la fois la poignée et les deux extrémités de la courroie qui sont
prises à la poignée.
Marche sur le plat
Lorsque l'on marche sur le plat, le
poids des bras repose en bonne partie sur les bâtons. On fait donc
moins d'effort pour se déplacer car les jambes supportent moins de
poids. Par ailleurs, une partie de l'effort de déplacement
horizontal est aussi effectué par les muscles des bras, des épaules
et du dos. L'effort est non seulement répartis entre plus de
muscles, mais aussi entre plus d'articulations. Un autre bénéfice
indirect est l'entraînement que cela procure aux muscles de
plusieurs parties du corps autres que les jambes.
Dans des conditions de sentiers inégaux
avec des roches de différentes grosseurs à enjamber, les bâtons
apportent aussi un meilleur équilibre. On a toujours deux ou trois
points d'appuis au sol contrairement à un ou deux lorsqu'on marche
sans bâton. On peut alors marcher autant sur les roches qu'entre
les roches en visant la dépense énergétique minimale. Plutôt que
de monter et descendre le corps à chaque pas, on essaie de maintenir
le corps toujours au même niveau en passant de roche en roche et en
pliant les genoux pour maintenir le niveau. Les bâtons jouent alors
un rôle crucial car ils contribuent activement à maintenir
l'équilibre. Avec un peu d'expérience, on en vient à mettre les
pieds à des endroits que l'on éviterait si on n'avait pas les
bâtons. Souvent aussi, on va mettre le pied à 45 degrés sur une
roche et compenser la perte d'équilibre en plaçant un bâton du
côté opposé. On a ainsi beaucoup plus de choix pour poser les
pieds ce qui permet encore d'économiser de l'énergie et aussi
d'aller beaucoup plus vite si on le désire. Le risque de foulure et
de chutes est bien évidemment diminué. Combien de fois est-ce que
mes bâtons m'ont épargné une chute? C'est arrivé trop souvent
pour en évaluer le nombre.
Marche en montée
On retrouve durant la montée les mêmes
bénéfices que sur le plat mais alors que le corps est penché un
peu plus vers l'avant, les bras poussent plus régulièrement sur les
bâtons pour cheminer et pour monter sur les marches ou sur les
pierres qui constituent l'essentiel de la pente. Les bâtons
maintiennent aussi l'équilibre de manière plus évidente lorsqu'on
doit escalader de gros rochers. Par ailleurs, grâce à la
contribution des bras à l'effort, on peut plus facilement franchir
d'un seul coup de gros obstacles. Même si l'on doit lever
énormément le pied pour le poser sur l'obstacle, les bras pourront
permettre le soulèvement du corps alors qu'il aurait été très
difficile , voire impossible, de la seule force de la jambe et de la
cuisse.
Marche en descente
Avant la descente, on aura pris soin
d'allonger les bâtons de dix ou quinze centimètres par rapport à
la normale en milieu plat ou en montée. Une telle longueur permet
de piquer les bâtons en avant des pieds sur le côté du sentier.
Lorsqu'on doit descendre des marches ou obstacles, on pique les deux
bâtons en bas de la marche en pliant le dos avant de descendre. Les
bras et le dos absorbent alors une partie du poids lors de la
descente de la marche ou de l'obstacle en question. C'est moins dur
pour les muscles des cuisses et beaucoup moins difficile pour les
articulations, notamment les genoux. Comme les cartilages ne se
régénèrent à peu près pas, l'utilisation des bâtons permet de
les ménager et peut-être dureront-ils plus longtemps. En plus,
l'équilibre étant accru, on peut descendre beaucoup plus rapidement
et avec énormément moins d'effort, courant presque sur les rochers
qu'on aurait autrement évités. Ici aussi, les bâtons diminuent le
risque de chute, surtout lorsqu'on descend sur du gravier qui roulent
sous nos pas et nous fait rapidement perdre pied.
En hiver, nous changeons les étroits
paniers de plastique qui entourent la partie inférieure du bâton
pour des plus larges qui enfonceront moins dans la neige molle. Sur
surface glacée les bâtons servent encore plus à conserver
l'équilibre et permettent ainsi de marcher plus rapidement. En
raquettes, un peu comme les bâtons de ski de fond, les bâtons de
marche offriront équilibre et poussée.
Que l'on marche sur le plat, en montée
ou en descente, certaines conditions feront que l'utilisation des
bâtons sera encore plus bénéfique. Quelques exemples :
Lorsqu'on porte un sac à dos de dix kilogrammes ou plus, lorsqu'on
randonner avec un enfant dans un porte-bébé, lorsqu'on a un surplus
de poids important, lorsqu'on a une faiblesse aux hanches, aux
jambes, aux genoux ou aux chevilles, ou bien encore lorsqu'on a
certains problèmes d'équilibre.
Pour la traversée d'un cours d'eau,
les bâtons aideront encore plus à conserver l'équilibre soit en
nous aidant à résister contre le courant soit simplement en nous
aidant à marcher sur un fond rocheux inégal.
Autres avantages à
utiliser des bâtons de marche
Il y a plusieurs autres avantages réels
ou potentiels à utiliser des bâtons de marche. En milieu naturel,
j'aime bien avoir mes bâtons au cas où je ferais une mauvaise
rencontre de trop près. Hors sentier ou dans les sentiers étroits
et herbeux, je m'en sers pour balayer de gauche à droite les herbes
là où il pourrait y avoir des serpents venimeux. Et quand il y a
des arbustes épineux, j'utilise aussi mes bâtons pour tasser les
branches de côté. Cela m'a épargné de nombreuses égratignures.
Parfois aussi je me suis servi d'un bâton pour le tendre à la
personne qui me suit et l'aider à grimper sur une roche ou traverser
un ruisseau.
J'aime aussi penser que cela pourrait
m'aider à me défendre contre un carnivore agressif : loup,
coyote, cougar, ours ou chien errant. Et qui sait, contre un
agresseur sur deux pattes. Dans ce dernier cas, le fait d'avoir un
ou des bâtons peut simplement être une mesure dissuasive.
Plusieurs bâtons attachés ensemble font aussi une structure solide
qui peut servir à toutes sortes de choses en camping.
Une amie médecin me faisait aussi
remarquer que les bâtons peuvent en cas d'urgence servir d’attelle
pour immobiliser un membre fracturé.
Quelques désavantages
Le gros désavantage des bâtons de
marche c'est qu'ils sont parfois encombrants. Lorsqu'un sentier
devient très abrupt et qu'il faut grimper ou descendre en s'aidant
de ses deux mains, les bâtons deviennent inutiles et il faut les
ranger sur le sac à dos. On doit alors en supporter le poids sans
en retirer aucun bénéfice dans l'immédiat.
Certains n'apprécient pas le bruit
fait par les bâtons lorsqu'ils touchent le sol. C'est vrai que cela
peut venir agaçant parfois si l'on ne fait pas attention à cet
élément. On peut toujours mettre des embouts de caoutchouc sur les
pointes de métal. Cela fonctionne très bien pour ceux qui marchent
sur le dur. Mais en sentier mixte où alternent roches et boue, cela
devient problématique de les enlever et de les remettre sans cesse.
En plus, les embouts finissent toujours par rester pris entre deux
roches ou dans la boue et on les perd facilement. C'est souvent sur
le plat que le bruit m'agace. Dans ce cas, je mets les bâtons au
sol à tous les deux pas seulement. Cela ne règle pas tout mais
cela diminue l'agacement.
Autres avantages,
inconvénients et références
Dans le but d'améliorer cet article au
bénéfice du plus grand nombre, j'invite les lecteurs à me
transmettre leurs idées. Il s'agit d'écrire un commentaire au bas
de ce blogue et d'y mentionner d'autres avantages ou inconvénients
que j'aurais pu passer sous silence. J'apprécierais aussi recevoir
des références détaillées à des articles scientifiques sur le
sujet. Dans ce cas, svp fournir le nom de l'auteur, la date, le
titre de l'article et le nom de la publication. Merci de votre
collaboration!
Jean Tremblay, 9 mai 2016
Très bon article. Pour ma part, c'est dans les descentes que j'en retire le plus grand bénéfice. Mes genoux m'en remercient.
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire!
SupprimerC'est tres bien de tu voir en McCarthy and Kennecott. Aujourdui nous ascendre de la ciel a'voir les glaciers. I'm sure that Frence was horrible, but you get the point! See my blog also!
RépondreSupprimerAllo Chrissy! On comprend ton message. C'est ça qui est important! Notre blogue sur l'Alaska: https://helene-jean-alaska.blogspot.ca Bonne continuation de voyage! Jean
SupprimerWww.chrissysphotoaday.blogspot.com
RépondreSupprimerMa question est hors sujet mais lors de votre périple dans l'Ouest américain avez-vous remarquez si l'essence diesel était rare.
RépondreSupprimerMerci pour votre réponse a venir.
Bonjour, désolé pour le délai à répondre!
SupprimerNon, je crois qu'il est facile de se procurer du diesel partout. Mais comme nous fonctionnons à l'essence, je n'ai peut-être pas la perspective complète.